Communiqué
du réseau Archeologia.be
et de Communauté
Historia
Alors
que le gouvernement s’apprête à faire
voter le projet de loi sur
la « simplification de la vie économique
», une vague
d’inquiétudes et d’indignations sans
précédent traverse
actuellement le paysage de la recherche, du patrimoine et de la
culture : l’archéologie préventive est
clairement en péril !
Sous
couvert d'accélérer les projets
d’aménagement, l’exécutif
prépare en réalité un recul historique
de la protection
archéologique en cédant notamment aux
sirènes des lobbyistes du
secteur. Des amendements en discussion visent ainsi à
exonérer
certains projets dits
“d’intérêt national
majeur” de tout
diagnostic archéologique préalable. Ce faisant,
ce projet
permettrait de contourner la législation relative
à l’archéologie
préventive en pénalisant non seulement la
recherche, mais également
les 5.000 professionnels du secteur.
Or,
chaque année en France, 50.000 hectares sont
impactés par des
projets d’aménagements et d’urbanisme.
Pourtant, dans les faits,
seules 450 fouilles sont menées. Aujourd’hui,
l’objectif de
cette simplification est clairement d’entamer la raison
d’être
de la Loi de 2001, fondement de l’archéologie
préventive. Déjà
fragilisée, cette discipline risque
d’être purement et simplement
emportée par les mesures d’exception ici
envisagées. Le coût
moyen d’une intervention archéologique
représente 1 à 3 % du
budget total d’un chantier. Ce coût constitue le
prix à payer
pour que les générations futures puissent
connaître leur passé.
Les
professionnels de l’archéologie —
professeurs des universités,
chercheurs, anciens responsables de l’Inrap —
alertent depuis des
mois en dénonçant notamment :
➤
Des
pressions limitant drastiquement les prescriptions de fouilles ;
➤
Une
mainmise croissante des Préfets qui, sur base de
l’urgence,
annulent toute une série d’interventions ;
➤ Une
instrumentalisation de la simplification administrative qui aboutira
à une agonie certaine de la recherche de terrain.
C’est
la raison pour laquelle le réseau Archeologia.be,
aidée en cela par Communauté Historia, apportent
leur soutien total
et sans réserve à tous les professionnels
concernés. Depuis des
décennies, ces derniers défendent, parfois dans
des conditions
précaires et sous pression, les témoins de notre
Passé.
Par
la présente, nous appelons solennellement à
l’abandon immédiat
de toute disposition législative mettant en danger la
recherche. Le
patrimoine archéologique est un bien commun. Une ressource
limitée
et non renouvelable. Son effacement programmé serait une
faute
politique et constituerait un recul catastrophique pour la discipline
et les professionnels du secteur.
Cet
appel vise également à alerter
l’opinion publique sur les coupes
budgétaires drastiques et dramatiques qui impactent
actuellement
l’ensemble de l’écosystème :
les dotations allouées à la
recherche, aux laboratoires et à l’enseignement
sont en train de
fondre comme neige au soleil ! Cette logique de rentabilité
se
heurte de plein fouet à la logique de la défense
de l’intérêt
général et du service public ! A
côté de l’archéologie
préventive, l’archéologie
programmée est aussi en sursis ! Ici,
c’est le rayonnement culturel et scientifique
français qui se voit
porter l’estocade !
--
➔➔
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la pétition récemment mise en ligne : https://www.change.org/
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