Communiqué
de Presse
Objet
: Namur - Arrêt des fouilles sur le site des Dames Blanches :
des
questions, encore des questions !
Nous
avons pris connaissance de la réponse adressée
par Valérie
Lescrenier, Ministre en charge de l’archéologie,
à la question
posée par Stéphane Hazée,
Député Ecolo, dans le cadre de la
problématique liée à
l’arrêt des fouilles sur le site des Dames
Blanches. Les éléments de réponse
apportés sont loin de
satisfaire nos nombreuses interrogations que posent et continuent de
poser ce dossier. En résumé, la Ministre n'a pas
su « clarifier »
les responsabilités à l’origine de cet
arrêt. Une situation
ubuesque et un aveu de faiblesse qui interpelle fortement dans un
contexte manifestement peu favorable à la recherche de
terrain…
Comme
souhaité, nous appelons la Ministre à
œuvrer à la défense de
l’intérêt général
en assurant la continuité du service public.
Nous l’invitons une nouvelle fois à prendre ses
responsabilités
en réunissant toutes les parties autour de la table pour
dégager,
dans les plus brefs délais, un compromis acceptable pour les
projets
d’aménagement, les besoins de la recherche,
l’archéologie et
l’intégration éventuelle des vestiges
susceptibles d’être
découverts. Le site des Dames Blanches est
concerné… tout comme
celui du Parking Rogier… qui obligera –
c’est une certitude -
une intervention dans l'urgence relevant plus d’une mise en
caisse
pure et simple façon années 70 que
d’une opération
scientifiquement menée. Des contraintes tant pour les
archéologues
que pour l’aménageur !
A
cet égard, lorsque la Ministre évoque une
opération a
minima, la
raison est surtout et avant tout liée aux
difficultés de mobiliser
en interne un personnel suffisant et compétent dans un
contexte
psychosocial toujours tendu au sein de l’Awap. Cette
information
nous a été confirmée de sources
sûres et attestent une nouvelle
fois que c’est le professionnalisme de certains qui a permis
la
réalisation de cette opération en raison
d’une
« impossibilité »
de réaliser un marché public…
« Impossibilité » qui
pose questions et requiert là aussi quelques explications.
Par
ailleurs, nous tenons à souligner que, malgré ses
déclarations,
l'Article D.102 du Code wallon du patrimoine continue à
s’appliquer.
Nous ne pensons pas que l’absence de moyens voire
l’impossibilité
de réaliser un marché public puisse constituer un
motif légitime
permettant d’invoquer l’article D.69 de ce
même Code. Il « peut
délivrer une attestation écrite au titulaire
d’un permis
d’urbanisme (…) qui autorise (ce dernier)
à mettre en œuvre son
permis sans qu’il ne réalise, en tout ou en
partie, les opérations
archéologiques imposées en vertu du Code,
(…) lorsque le service
désigné par le Gouvernement est dans
l’impossibilité de réaliser
ou faire réaliser ces opérations
archéologiques ».
Mais de quelle impossibilité parlons-nous ? Ne
serait-il pas
temps que la Ministre siffle la fin de la
récréation ? Si cet
article D.69 devait servir à ce stade de la
procédure, il
constituerait un très dangereux
précédent qui menacerait la raison
même de l’archéologie
préventive wallonne !
Nous
ne cacherons pas que nous sommes inquiets et que nous souhaiterions
connaître pour le surplus les moyens que la Ministre compte
déployer
pour mettre en œuvre le nouveau Code du Patrimoine et, en
particulier, les moyens qui seront spécifiquement
alloués à la
préservation du patrimoine archéologique en
Wallonie.
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