Cette
fois ça y est, comme l’Espagne en 2012 (Ecce Homo) et en
2018 (Saint-Georges) et d’autres pays européens
récemment, la Belgique vient de connaître une
tragédie patrimoniale désastreuse à Mons.
De nombreuses œuvres d’art majeures de la Collégiale
Sainte Waudru (classées «Patrimoine Exceptionnel de
Wallonie») ont été défigurées par un
ouvrier de la fabrique d’église sans qualification mais
«voulant bien faire», et cela à la demande
irresponsable de sa hiérarchie.
Depuis sa création, il y a trente ans, l’Association
Professionnelle de Conservateurs-Restaurateurs d’Œuvres
d’Art (APROA-BRK)met en garde sur les risques de voir des
personnes non-formées à la conservation-restauration
(diplôme Master) toucher à des œuvres d’art et
les détruire de manière irréversible en
l’absence de tout cadre légal réglementant
l’exercice de la profession de Conservateur-Restaurateur
d’Œuvres d’Art.
Le cas de la Collégiale deMons n’est malheureusement pas
un cas isolé et, chaque année, le patrimoine religieux
souffre de nettoyages intempestifs, de rafistolages de fortune voire de
rénovations destructives effectués par des intervenants
non-experts, bénévoles ou professionnels. Les
responsables des fabriques d’églises sont souvent de
très bonne volonté mais dépourvus de connaissances
et livrés à eux-mêmes, tant la conservation de
leurs trésors échappe le plus souvent à la
vigilance du législateur et passe sous les radars des
médias.
Devant ce drame, nous ne pouvons que plaider à nouveau pour une
règlementation stricte de la part des Régions
compétentes et de la Fédération
Wallonie-Bruxelles, pour cadrer toute intervention sur le patrimoine
classé et définir un niveau minimal de formation
spécifique des praticiens autorisés à intervenir
sur ce patrimoine majeur.
Michaël Van Gompen, Président APROA-BRK (Tel. 02 230 72 91)
info@aproa-brk.org et m.vangompen@scarlet.be
Association Professionnelle de Conservateurs-Restaurateurs d’Œuvresd’Art (APROA-BRK) |